Rapport – introduction et conclusion

L’introduction et la conclusion sont deux parties très importantes, celles qui vont créer chez votre lecteur la première et la dernière impression à propos de votre rapport de stage, celles qu’un lecteur pressé lira en priorité, s’il ne souhaite pas entrer dans le détail de votre exposé, afin de se faire une idée de la façon dont vous allez traiter le sujet, et de ce que cette expérience vous a apporté. Vous devinez donc facilement l’importance qu’il y a à lui donner envie de poursuivre sa lecture au-delà de l’introduction, et à la terminer en lui donnant l’impression que vous avez répondu aux attentes que vous aurez su susciter, et que votre stage a été pour vous un élément déterminant de votre cursus universitaire et de votre formation.

Ces quelques pages synthétiques ont pour but de vous fournir quelques conseils pour rédiger ces deux parties de votre rapport en veillant à éviter certains travers qui les rendraient inintéressantes, insignifiantes, voire indigentes, et nuiraient à la qualité que vous entendez apporter à votre travail.

  

Introduction

Il faut partir du principe que votre lecteur n’est pas sensé être au courant de ce que vous avez fait ni de ce qu’il va lire : il faut donc susciter son intérêt et lui donner des informations claires afin qu’il puisse comprendre parfaitement ce qu’il va lire.

Vous partez d’un contexte général pour aller vers le particulier ; on pourrait utiliser l’image de l’entonnoir pour illustrer le cheminement que vous devez suivre pour rédiger l’introduction.

 Il convient donc de dire tout d’abord dans quel cadre vous avez effectué votre stage et d’en préciser la nature (stage de Master, stage de plusieurs mois, de connaissance du terrain, type d’entreprise, etc.). Ensuite, vous pouvez enchaîner sur l’intérêt d’avoir choisi cette entreprise plutôt qu’une autre, parler de la stratégie mise en œuvre pour chercher et trouver le stage. Evitez cependant  de raconter le nombre exact de lettres de motivation et de C.V. que vous avez envoyées ; de même  que dire que vous avez trouvé le stage par le beau-frère d’un ami de votre père est d’un intérêt assez discutable. Ces détails contribuent souvent à donner l’impression que vous avez eu du mal à trouver un stage – ce dont personne ne doute – que cela a été une corvée et surtout que cela n’a pas été l’objet d’un véritable choix de votre part.

En  revanche, aborder les critères et les objectifs que vous vous étiez fixés, ou ceux qui l’ont été avec votre maître de stage lors d’une éventuelle entrevue préalable montrera que vous avez assumé pleinement votre responsabilité. En somme, il vous faut justifier votre choix de stage même si les contraintes ont été inévitables.

Ne pas oublier de parler de vos attentes par rapport à votre cursus universitaire, voire de vos attentes personnelles et professionnelles; vous pourrez ainsi dire en conclusion si elles ont été satisfaites et dans quelle mesure. Vous donnerez de la sorte  une cohérence à votre discours.

 
Il est bon de rappeler aussi que vous êtes conscient des limites de ce stage (expérience circonscrite dans le temps, à un domaine et un secteur particulier ; s’agit-il ou non d’un premier contact avec le monde du travail ? ; longueur imposée du rapport qui impose des choix, etc.). Le cas échéant, il faut aussi dire sur quoi vous vous êtes fondé pour rédiger ce rapport, en particulier tout ce qui concerne la rédaction de la partie présentation de l’entreprise.

 
Quelques erreurs de forme à éviter :

Attention à l’emploi des temps. Voici un exemple à ne pas imiter : ce stage fut donc doublement en rapport avec la formation LEA parce qu’il m’a permis de travailler les langues étrangères mais aussi de pratiquer des activités purement marketing.  Le passé simple est peu adapté dans ce type de discours : on a l’impression que le rédacteur  est en train de faire un bilan plutôt qu’une introduction. En outre, exprimer au passé composé (a permis) la cause d’un état lui-même énoncé au passé simple (fut) n’est pas très conforme aux valeurs de ces temps.

(GREVISSE, Maurice, Le bon usage, Duculot-Hatier, 1969, P. 671-674.)

Autre erreur très commune, celle qui consiste à établir des liaisons complètement illogiques entre les phrases :

“J’ai décidé il y a trois ans de suivre la filière LEA … , sachant que cela me donnerait la possibilité de découvrir l’Amérique latine, ce dont je rêvais depuis longtemps.

Il m’a donc été demandé, au cours de l’année de Master d’effectuer un stage dans une entreprise…” : donc marque une coordination consécutive (Idem, p. 79.); or le fait qu’il ait fallu faire un stage n’est absolument pas la conséquence de la décision de suivre une filière LEA parce qu’on rêvait de connaître l’Amérique latine ! Ce genre de maladresses est irritant pour le lecteur car il l’oblige à rectifier ce qu’il lit pour comprendre.

 
Enfin vient l’annonce du plan. Vous présentez les parties qui composent votre rapport, en essayant de varier la formulation de l’annonce. Les verbes seront soit au présent, soit au futur, mais en principe pas à un temps du passé.

Exemples de formulations non limitatifs

Tous les exemples de formules qui suivent proviennent  du site http://www.directetudiant.com, Rapport de stage [en ligne]< http://www.directetudiant.com/redigerRapport/htm > (consulté le 21 juillet 2005). :

Dans un premier temps.. / d’abord, nous aborderons…./ nous commencerons par… / dans la première partie nous présenterons … / le premier volet porte sur… / etc.

Dans un deuxième temps … / Ensuite, nous aborderons … / La deuxième partie … / Le deuxième volet … traite … / précise … / mettra en évidence … / décrira le déroulement de … / etc.

Finalement, nous analyserons…. / Nous aborderons enfin … / La troisième partie … / la dernière partie sera consacrée à … / etc.

 
Denier point, quelle longueur ? Dans la mesure où votre rapport de stage doit comporter entre 30 et 40 pages (hors annexes), l’introduction devra représenter au moins deux pages.

 
Enfin pour l’introduction comme pour la conclusion, il est recommandé de les rédiger une fois que tout le reste a été fait, ce qui permet d’éviter d’annoncer des choses que l’on ne trouvera pas dans le corps du rapport, ou d’introduire en conclusion un point qui aurait mérité un développement dans ce qui précède.

 

Conclusion

Cette partie de votre travail doit permettre au lecteur de retrouver en condensé ce qu’il vient de lire ; elle doit se composer de trois moments.  En premier lieu il faut faire une transition qui permettra de passer en douceur du développement à la conclusion ; il convient ensuite de passer à un résumé du développement, et enfin de faire une ouverture. La conclusion va du particulier vers le général, c’est-à-dire qu’elle suit le processus inverse de celui adopté dans l’introduction.

L’expérience montre que les étudiants qui ont fait le choix de consacrer une partie au bilan ou aux apports du stage, ont parfois beaucoup de difficultés à rédiger une conclusion sans que celle-ci donne une impression de redite. Si la rédaction d’une conclusion vous pose de réels problèmes, opter pour intégrer ce bilan à la conclusion. Pensez que la conclusion doit représenter, comme l’introduction, deux pages au moins, pour un rapport de 30 à 40 pages.

 
Dans la transition vous parlerez de ce que vous avez cherché à démontrer : par exemple : Dans les pages qui précèdent, nous avons tenté de … / cherché à …/ rendre compte de l’expérience … etc. Evidemment ce passage ne comportera pas plus des quelques lignes nécessaires afin de passer ensuite à la reprise du développement.

 
Il ne s’agit pas de refaire ici ce que vous avez déjà fait dans les parties précédentes de votre rapport, mais d’en  synthétiser les aspects les plus significatifs.

Vous allez pouvoir dire si l’expérience vécue a correspondu à vos attentes, c’est-à-dire que vous allez d’une certaine façon prendre position à l’égard de l’expérience que vous avez faite. Les missions éventuelles ont-elles été celles qui avaient été définies préalablement, ou, au contraire, ont-elles été différentes ? Vous ont-elles intéressé, déçu ? Avez-vous le sentiment d’avoir apporté quelque chose à l’entreprise ? Pour vous-même, le stage a-t-il été bénéfique et dans quelle mesure ? Par rapport à vos études, le stage était-il en adéquation avec votre cursus universitaire et cette expérience professionnelle vous a-t-elle permis de réutiliser, de mettre en pratique ce que vous avez appris?

Voilà autant de questions qu’il faut vous poser pour ensuite y apporter une réponse justifiée. Naturellement tout n’aura peut-être pas été aussi positif et enchanteur que vous l’auriez souhaité. Sachez en faire part sans agressivité ni mettre directement qui que ce soit en cause. Il faut rappeler que si ce rapport n’a que d’infimes chances de devenir un best-seller, vous êtes sensé en envoyer un exemplaire à votre maître de stage. Il peut vous servir aussi de document d’appui pour un futur stage, ou étayer un dossier de candidature en Master 2 ou une future recherche d’emploi.

 
Quelques exemples de formulation introductrices:

Ce stage nous a permis de … / Il ressort de cette période de stage que … /  Le présent rapport montre que … / Il est important de noter … / de souligner que … / Nous avons constaté que … / L’ensemble des tâches / missions … nous a permis de   Il est incontestable que … / C’est au niveau de … que les avantages /apports sont le plus visibles … / Nous avons pris conscience que … , etc.

Pour introduire des restrictions ou des critiques, soyez particulièrement attentif à l’expression : Cependant, il aurait été utile/intéressant que … / Nous aurions aimé que … / Il nous semblerait plus adéquat/judicieux/profitable …, etc.

Finalement, le dernier moment de la conclusion constitue une ouverture : vous pouvez faire part de ce que ce stage a eu de déterminant, ou non, pour votre poursuite d’études, votre avenir personnel ou votre projet professionnel.

 
Quelques exemples de formulation introductrice:

Il apparaît évident … / incontestable … / que … / On se saurait nier que … / Compte tenu de la durée limitée de ce stage …. / du succès de cette expérience … / C’est une piste pour mon avenir … / Cependant, il me semble trop prématuré de …/ etc.

 
Nous avons tenté d’apporter quelques conseils pour la rédaction de deux parties fondamentales du rapport de stage. Bien sûr ce qui précède n’a rien d’exhaustif et tient encore moins de la recette miracle.

Il vous appartient de porter le plus grand soin à la rédaction en veillant à bien  structurer ces deux parties afin de donner la meilleure image de votre travail à vos lecteurs, qui seront, en premier lieu, les membres du jury devant lequel vous soutiendrez ce rapport en fin d’année universitaire et, en second lieu, vos interlocuteurs dans une éventuelle recherche d’une poursuite d’études ou d’insertion dans le monde professionnel. Il sera le témoignage de votre expérience et de vos aptitudes à en rendre compte.

Rien ne vous empêche d’approfondir votre recherche sur le sujet en ayant recours par exemple aux ressources de la BU, ou à des sites internet, que vous pourrez facilement consulter. Il est recommandé également, et pas seulement pour rédiger l’introduction et la conclusion, d’avoir recours au dictionnaire pour l’orthographe et à une bonne grammaire d’usage du français.

 
Par M. Jean-Paul Sardin

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